Om  
  Reynald Drouhin
Défragmenter L'Origine du Monde avec les mots clés : art, baby, beef, body, flower, head, monroe, sun (mots utilisés par les spectateurs dans le projet Des Frags) ; puis animer les mosaïques aléatoirement : 72 images puissance 8, puis rechercher 72 sons avec les mêmes mots clés.

To defragment L'Origine du monde with the following keywords: art, baby, beef, body, flower, head, monroe, sun (words used by the viewers of the Des Frags project); then to animate the mosaic randomly: 72 images by the power of 8, and finally to search for 72 sounds with the same keywords.

Prix / Award :
2001
Lauréat du concours Noos FIAC Paris

2001
FILE: segundo

Exposition / Exhibition :

18/09-31/10 2004

Exposition à la Basekamp Gallery
723 chestnut st
second floor
phila, pa 19106 USA


Translation / Traduction
Basekamp Gallery
Philadelphia, PA
Translation, an exhibition featuring French artists Grégory Chatonsky, Reynald Drouhin, Marika Dermineur, and Julie Morel, questions the deep ambivalence in the digital. On our screens and in our existence, digits 0 and 1 translate our sensations into images, texts and sounds. From identical elements, have emerged a complex perceptive web.

2001.11.20-29
* * "Net_Working" * *

Om, PanOmrama, Des Frags, Rhizomes
International exhibition online @ http://www.watershed.co.uk/Net_Working
and on large screen @ Watershed Media Centre, Bristol UK

Presse / Press :

2002.08.02
Le hasard et la nécessité / CIAC / Anne-Marie Boisvert

A propos des œuvres Web sonores
UN LABYRINTHE SONORE?
INTRODUCTION

Au nombre des œuvres d'art conçues pour le Web, les hypertextes se laissent assez facilement rattacher à l'histoire littéraire2 : on peut en effet y retrouver les principaux enjeux de la littérature contemporaine. Un autre groupe d'œuvres Web apparaît assez important pour qu'il soit intéressant de l'examiner plus avant afin de tenter d'y discerner des catégories et des formes qui lui soient typiques : je veux parler des œuvres Web centrées sur le son - c'est-à-dire, plus spécifiquement, non pas des œuvres purement audio, présentées sur real audio ou en format Mp3, mais des œuvres qui mettent en quelque sorte en scène le son dans un espace particulier - fût-il un espace noir (comme dans l'œuvre de Jean Lochard intitulée Un labyrinthe sonore? ci-dessus).

CINQ TYPES D'ŒUVRES WEB SONORES

Commençons d'abord par regarder plus en détail quelques-unes de ces œuvres Web centrées sur le son3. On verra qu'on peut y dégager pour commencer cinq grands types d'œuvres, à savoir :
1) les œuvres "intrusives", où le son sert de fer de lance à l'envahissement ou à la prise d'assaut par l'œuvre de l'écran, et donc de l'espace, de l'auditeur/visiteur (ex. : Caution, d'Émilie Pitoiset, Who_Owns_Them_Controls de Glorious Ninth) ;

2) les œuvres "inclusives", où, au contraire, le son sert à délimiter un espace particulier sur le Web, où le visiteur est invité à entrer, soit pour se voir offrir une retraite passagère, hors du monde comme hors de la cacophonie de l'Internet (comme dans Rest Area de Nancy Tobin), soit pour entamer une exploration, avec les sons commes repères, d'un espace qui peut être la représention schématique et "sonorisée" d'un espace réel (comme New York dans Infrasonic Soundscape de Hidekazu Minami), ou encore un espace imaginaire (comme le "labyrinthe sonore" de Jean Lochard déjà mentionnée, ou, enfin, d'un espace symbolique, où les images, alliées aux sons, constituent un commentaire sur le monde ambiant (comme dans Om, de Reynald Drouhin) ;

3) les œuvres "interfaces", où les œuvres sont en fait moins des œuvres proprement dites que des instruments offerts à l'usage des auditeurs/visiteurs/musiciens (en herbe ou professionnels...) pour la possible réalisation d'œuvres à venir, ou, plus simplement, pour le plaisir d'expérimenter et de pouvoir manipuler divers sons, de produire divers effets sonores, de manière conviviale, sur son ordinateur (ainsi, sPACE, navigable music, de LAB(au), et Pianographique, de Jean-Luc Lamarque) 4;

4) les œuvres de poésie ou de littérature orale ou sonore, comme Poetic Dialogues de Yucef Merhi5, où le "littéraire" et l'expression poétique donnent lieu à une exploration sonore. Ici, le sens du poème, morcelé, abandonné à la manipulation de l'auditeur/visiteur, compte moins que le jeu de permutation des mots et des sons dans la bouche des différents interprètes, l'œuvre faisant entendre en somme moins un texte que le "grain de la voix", selon l'expression de Roland Barthes (c'est-à-dire la signifiance plutôt que le sens) ;

5) Enfin, il faut aussi compter les œuvres de synesthésie "pure", comme The Shape of Songs, de Mark Wattenberg, où les sons sont représentés visuellement - et plus ou moins arbitrairement, bien entendu - par des formes et des couleurs censées leur correspondre.

Ce qu'on peut dégager de commun dans cette brève nomenclature, c'est, dans chaque cas, le rapport étroit entre le son et le fond, et entre le son, le fond, et la forme (qui se marque d'ailleurs dans le choix de titres comme "Sounscape", "sPACE : NAVIGABLE MUSIC", "Rest Area", "Un labyrinthe sonore?", "Pianographique", "The Shape of Songs", ...). Ainsi, l'œuvre Web sonore constitue-t-elle une mise en espace, une mise en scène, du son ; et, en retour, c'est par le truchement de ce dernier - de sa production et de ses effets - que l'œuvre opère une délimitation, un découpage dans l'espace indifférencié du Web, celui de son propre espace de jeu. Le son, que ses effets soient proprement "sonores" (bruitage) ou "musicaux", est donc présenté au visiteur dans l'espace de l'œuvre, lié à un ou des "objets" numériques divers distribués sur l'écran (images, liens, etc) qui jouent le rôle de support, et mis en branle, soit par le programme de l'œuvre qui va son train, dévidant dès l'entrée ses sons et ses images, soit - le plus souvent - par le cliquage du visiteur/auditeur qui sélectionne tel ou tel lien, tel ou tel son. (...)

2002.08.02
De l'hystérie médiatique à un havre de repos / CIAC / Bernard Schütze

Reynald Drouhin Om Mars 2001 et Nancy Tobin Rest Area 2001

Il est devenu banal de dénoncer la saturation médiatique et l'omniprésence de la technologie dans notre culture. Soit, mais truisme ou non, il n'existe certainement aucune limite aux commentaires artistiques au sujet du paysage médiatique qui envahit notre vie. Om, le site Internet de Reynald Drouhin et celui de Nancy Tobin, Rest Area, sont basés sur deux approches artistiques diamétralement opposées eu égard à la surabondance de l'information dans un monde où le média est roi. D'une part Om pousse les choses à l'extrême en présentant un bombardement de couches sonores superposées allant s'amplifiant sur un arrière-plan au collage visuel chargé. D'autre part, Nancy Tobin propose dans Rest Area une installation web minimaliste, où l'information est filtrée au maximum, dépouillée et affranchie du superflu. Il en résulte un site tempéré, calme et apaisant, qui cependant ne peut être compris qu'en relation à un monde médiatique aux stimuli incessants.

Om n'a rien à voir avec le mantra dont il emprunte le nom, au contraire le site suscite un sentiment - tout de même amusant - d'agacement nerveux. L'aspect visuel a l'allure d'un large collage, une courtepointe d'images carrées, disposées comme un jeu de mémoire pour enfants (avec côte-à-côte des images représentant une orange, des étoiles, un soleil, des gramophones, un chat, etc.). À l'entrée du site, un zoom se fait rapidement sur un rectangle saturé de ces images carrées jusqu'à presque remplir la fenêtre de navigation. Le rectangle est composé de 72 carrés, avec autant d'images différentes alignées sur une grille invisible de 9 unités de large par 8 de haut. Un clic sur une image amorce une boucle sonore qui lui est particulière. Par exemple, un clic sur l'image du soleil active un extrait sonore d'une publicité américaine, l'orange déclenche un gémissement orgasmique masculin, la bicyclette une pièce heavy metal, etc. Pour la plupart, ces images "inoffensives" cachent des bruits déplaisants, bruyants ou irritants, tirés de notre paysage médiatique. Une seule de ces boucles sonores suffit pour nous convaincre du fait que ce collage auditif n'est pas conçu pour être calme ni paisible. Le premier clic n'est toutefois que le premier maillon d'une chaîne de boucles qui s'accumulent et se superposent en une répétition insistante et sans fin. Après avoir lancé un premier carré dans sa danse sonore, on clique intuitivement sur un second qui, à son tour, déclenche un bruit qui vient s'ajouter au premier, et ainsi de suite. Il en résulte une stupéfiante cacophonie où se mêlent extraits radio, gémissements tirés de films porno, berceuses, slogans, aboiements, chansons populaires, etc. Toutes les manifestations médiatiques s'entremêlent pour susciter chez le visiteur un sentiment inévitable de désorientation. Aucun repos n'est permis ici, au contraire Om est un collage médiatique troublant qui nous pousse à chercher follement la sortie. À la frontière entre l'interface jouet et un collage aux inspirations dada, le site se pose en commentaire mordant de la stupidité à laquelle les médias nous ont habitués. Cette escalade, tout de même amusante, nous amène finalement à réfléchir sur notre engourdissement face à la parade frénétique des messages sonores médiatiques dont nous sommes bombardés (particulièrement en Amérique du Nord). L'usage habile des boucles en conjonction avec une interface à l'aspect visuel emprunté au jardin d'enfant procure une expérience peut-être peu agréable, mais définitivement ensorcelante, de la boulimie médiatique. Une thérapie choc fortement recommandée dans un monde regorgeant de bruits et de fureur multimédia.

Si vous quittez Om claqué et nerveux l'antidote parfait est de chercher refuge et calme sur Rest Area, l'aire de repos Internet de Nancy Tobin. Un site dénudé, à l'esthétique audiovisuelle minimaliste, qui s'inscrit à contre-courant de la pléthore de sites à haute stimulation, aux clics rapides, aux bannières et autres gadgets visuels et sonores qui encombrent le Net. D'entrée de jeu on nous suggère de nous relaxer et de nous arrêter cinq minutes. Ces cinq minutes sont le canevas temporel et l'épine dorsale du site. L'icône d'accès est un pictogramme à l'image d'un banc d'aire de repos, comme celui qu'on peut voir le long des autoroutes. Ce pictogramme déjà presque abstrait (blanc sur bleu) est réduit à de purs rectangles au gré des cinq minutes. Le "site" de relaxation débute sur une note décidément sereine. Un simple chronomètre du côté inférieur gauche de l'écran marque les secondes. Un petit rectangle bleu descend à l'écran pendant qu'un autre, blanc et de même dimension se déplace horizontalement dans la partie supérieure. Un rythme marqué d'un battement posé accompagne leur tranquille voyage. À la même régularité, les rectangles gagnent en taille et changent de trajectoire. Lentement, de nouveaux rectangles se joignent à la paisible parade. Un son modulé marque leur arrivée à l'écran. L'accumulation de ces différents rectangles rappelle le visuel d'un signal télé hors d'ondes. Après chaque bloc de 60 secondes un son légèrement plus fort se fait entendre et le compteur se remet à zéro. Une minute d'animation légèrement plus complexe mais toujours minimaliste s'installe. Cette fois des découpes rectangulaires de couleurs se déplacent en diagonale du coin inférieur gauche de l'écran vers le coin supérieur droit. Chaque minute marque un nouveau chapitre de cette géométrie variable, jusqu'à ce que les cinq minutes se soient écoulées. Les composantes chromatiques épurées et les formes géométriques pures se combinent aux sons raffinés et choisis en une intéressante pièce de dénuement médiatique, un sursis face au monde exacerbé dont il est question sur le site Om.

L'économie visuelle et sonique de l'œuvre de Nancy Tobin, et la mitraillette audiovisuelle baroque et hyper-référentielle de Reynald Drouhin trouvent l'essence de leur exploration respective dans des esthétiques fondamentalement opposées et sans commune mesure. Cependant, dans leur positionnement respectif eu égard à un monde hypermédiatisé, ils proposent l'un et l'autre des modes d'exploration complémentaires et mutuellement enrichissants de notre paysage médiatique complexe et toujours changeant.

Note :
1 (Crédits pour Rest Area : Merci au GIV (Groupe Intervention Video) et à Nicole Gingras)

2002.08.02
Reynald Drouhin Om March 2001 and Nancy Tobin Rest Area 2001 / Bernard Schütze

It is a platitude to say that we live in a culture of media saturation and technological overdrive. True enough, but platitude or not, there is certainly no limit to artistic commentaries on the state of our global infoscape. Reynald Drouhin's website Om, and Nancy Tobin's Rest Area are based on diametrically opposed artistic approaches to information overload in a pan-mediated world. On the one hand, Om pushes the envelope to the extreme by creating an escalating aural bombardment of sound layers emanating from a busy visual collage. While on the other, Nancy Tobin has opted for a maximum filtering out of extraneous information with her minimal web installation Rest Area. A soothing, quiet and well tempered site that can, however, only be read in relation to a media world of endless stimulation.

Om, has nothing to do with the homonymous mantra, on the contrary the site induces a state of relentless but amusing enervation. The visuals consist of a large quilt collage of static square images in the shape of children's memory game (side by side images of an orange, stars, sun, gramophones, cat etc.). As one enters the site a rectangle replete with these square images rapidly zooms out to a near full frame display. The rectangle is made up of nine by eight lines for a total of 72 squares and 72 different images. Clicking on any image triggers a sound loop that is unique to that image. For instance clicking on one of the sun shapes activates an excerpt from an American advertisement; the orange triggers a masculine orgasmic groan, the bicycle a heavy metal song etc. For the most part these 'innocent' looking images conceal nasty, unpleasant, noisy snippets lifted from our media landscape. Playing just one looped sound already alerts you to the fact that this collage of loops was not conceived with quiet in mind. The first click is, however, only the beginning of a chain of layered loops that grow increasingly maddening in their insistence and endless repetition. After having set one visual square into aural motion, one intuitively clicks another one, which sets off another sound over the first, and so forth. The result is a truly bewildering cacophony of looped layers of radio voices, sampled porn film groans and moans, lullabies, jingles, barking dogs, aggravating pop songs etc. It is like running all manner of media output at the same time with a consequent and inevitable sense of disorientation. No repose whatsoever is permitted here, on the contrary Om is an in the face collage of media looped noise that ultimately leaves you running for the quit button. Somewhere between a toy interface and a dadaist inspired sound collage, the site is a biting commentary on the rampant stupidity that the media have accustomed us to. The amusing aggravation ultimately makes one reflect on how numbed we have become to the endless drone of mediated auditory messages (particularly in North American). The clever use of sound loops in conjunction with the child-like visual interface makes for a perhaps not enjoyable, but definitely engaging experience in media bulimia. This is highly recommended aversion therapy for a world full of sound and media fury.

If Om has left you somewhat frazzled and on edge the antidote is to seek some soothing rest at Nancy Tobin's Rest Area site. This a visually and aurally pared down minimalist site that goes against the grain of the high speed clicking stimulation, banner popping accoutrements of the majority of web sites floating through the internet. Upon arrival one is asked to relax and take a five-minute break. These five minutes are the temporal unfolding and structural backbone of the work. The entry icon is a pictogram of a rest area bench, the likes of which one encounters along highways. This already semi-abstract pictogram (white and blue) is broken down into minimalist abstract rectangular shapes in the five-minute relaxation voyage. The relaxation 'site' begins on a very quiet note. A small second timer on the left-hand side of the screen discreetly displays passing seconds. A small blue rectangle floats down while a white rectangle, of equal size, moves horizontally across the top of the screen. A minimal click rhythm accompanies the tranquil journey. Always following the clicking beat the rectangles grow somewhat larger and move according to different patterns. Slowly different color rectangles join the quiet parade. Oscillating sounds accompany their entry on the scene. The layering of various colored rectangles is reminiscent of an off-air television signal. After a revolution of 60 seconds there is a slightly louder click and a reset of the ticker to 0. A slightly more complex though still minimalist minute follows. This time with rectangular color slices moving diagonally from the bottom left screen towards the top right screen. Each passing minute indicates a further mini 'chapter' in this variable relaxation geometry, until the final five-minutes is up. The minimalist chromatic components, clean geometric shapes and fine tuned micro sounds all combine to create an intriguing work of media underload that acts as welcome reprieve from the media universe referenced in the Om site.

The minimalist sonic and visual abstraction of Nancy Tobin's piece, and the baroque over-referential aural and visual machine gun fire of Reynald Drouhin's exploration are rooted in two fundamentally different and incommensurable aesthetics. Yet, in their particular ways of situating themselves in relation to a hypermediated world they provide a complimentary and mutually enriching artistic way of exploring the complexities of our forever shifting infoscapes.
Note:
1- (Credits for Rest Area: Thanks to GIV (Groupe Intervention Video) and to Nicole Gingras


2001.12
A moitié vide ou à moitié plein / Art Press / Annick Bureaud

La même situation sera analysée de façon totalement opposée selon que l'on est pessimiste ou optimiste. Dans le domaine des arts électroniques, la rentrée automnale française nous a semblé particulièrement dense et prometteuse d'avenir. Examen.
Le Cube, conçu et dirigé par ART 3000, a été inauguré le 20 septembre à Issy-les-Moulineaux. L'ouverture d'un nouveau lieu est un fait suffisamment rare pour que nous le saluions. Le Cube se définit comme un "espace de culture et de création entièrement axé sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il se veut un espace de diffusion, d'information et un lieu de recherche et de création." ART 3000 a réussi le premier pari de rendre conviviale l'hinospitalière architecture "béton, verre et métal" du bâtiment. Le Cube est doté de salle d'exposition, d'une salle de spectacle et d'une médiathèque lui permettant de remplir dans de bonnes conditions les deux premières missions qu'il s'est données. Un programme de résidences d'artistes d'artistes, qui commencera en 2002 sur un axe en cours d'élaboration autour des nouvelles écritures interactives, entend répondre à la troisième mission - soutien à la création - avec deux ateliers dotés de six stations de travail. De toute évidence, l'axe principal du Cube est la sensibilisation et la formation des publics et l'accompagnement pédagogique envers les scolaires, mais c'est bien sa politique en matière de création qui mettra - ou non - le Cube sur la carte des centres d'art électronique. Il ne reste plus qu'à attendre la "première fournée".
Les festivals d'art électronique ont dans notre pays une faible espérance de vie. Exit, à la Maison des arts de Créteil, semble tenir bon. A Belfort, les Nuits savoureuses, devenues Interférences, s'accrochent, sous la houlette du CICV. Bienvenue au petit dernier", @rt Outsiders, créé en 2000 à l'initiative d'Henry Chapier et de Jean-Luc Soret. Pour sa deuxième édition (du 12 au 30 septembre), le festival se déroulait à la Maison européenne de la photographie avec des "extensions" dans divers lieux à Paris, à Monaco, à Los Angeles et sur le Web. Parmi les pièces présentées à la MEP, il était intéressant de faire un rapprochement entre deux installations interactives : Danse avec moi de Michel Bret et Marie-Hélène Tramus et Je sème à tout vent d'Edmond Couchot et le même Michel Bret. Danse avec moi est une oeuvre qui met en scène un être numérique, de forme humaine, doué d'autonomie et d'une capacité d'invention gestuelle avec lequel va interagir le spectateur, dans une sorte de pas de deux revisité. Il ne fait aucun doute pour le public qu'il se trouve face à un "objet" artistique. A coté, en noir et blanc, Je sème à tout vent permetant de mesurer le chemin parcouru, un chemin moins artistique, ou même technique, que de regard sur l'art. L'oeuvre se compose d'un moniteur sur lequel est l'image d'une ombelle de pissenlit. En souflant sur un capteur à la base de l'écran, le spectateur fait s'envoler les ombellules, plus ou moins loin ou haut selon la vigueur du soufle; A sa création, à la fin des années 80, les commentaires sur ce type d'objet portaient sur sa nature artistique : n'était-ce pas plutôt une simple "demo" technologique, au service des industriels, et n'étaient-ils pas benêts, ou aveuglés par leur enthousiasme (fascination sans discernement) pour les nouveautés informatiques, ceux qui y voyaient une création artistique ? Plus de dix ans après, le dispositif n'est plus innovant, la fascination se porte sur d'autres inventions. Que reste t-il ? La force de l'oeuvre; Le même trouble intellectuel et la même émotion, peut-être encore plus forts, face à cette image qui a changé irrémédiablement le lien entre l'objet, sa nature, sa représentation et notre position de spectateur; Il s'agit bien d'une image, mais d'une image qui n'est plus une représentation de l'objet "ombelle de pissenlit" mais son modèle, qui se comporte (presque) comme lui (il lui manque le tactile), une image-objet sur laquelle on peut "agir" et où l'on constate une cohérence de l'action et du résultat; Le geste esthétique tient dans ce déplacement ténu et énorme à la fois : on soufle sur l'image d'une ombelle. L'objet et son image se superposent. Lequel a disparu ? Lequel a perdu de sa densité, de son épaisseur, de sa véracité ? Je bouge, je danse, la création virtuelle sur l'écran me répond, danse avec moi...
En octobre, comme les feuilles mortes, revient la Fiac qui découvrait officiellement cette année... l'art vidéo et le fit savoir le plus bruyamment qu'elle put. C'est dans cette vénérable enceinte que la société Noos avait choisi de révéler les noms des lauréats de son premier concours d'art multimédia. Passons sur la cérémonie, où l'on aurait préféré voir une présentation des projets (ah, les oeuvres sur Internet, encadrées comme tableaux dans un musée...) plutôt que de subir des discours convenus et ennuyeux. Les travaux retenus reflètent l'éclectisme de la création par Internet : animations Flash (Harry Flosser, Dave Jones), travail sur les interfaces et le design (Tom Vollauschek, François Leandre), création fondé sur la nature même de l'outils du Web (Reynald Drouhin).
Au Printemps de septembre à Toulouse, quelques installations vidéo se mélaient à l'exposition de photos, parmi lesquelles White Nights, Sugar Dreams (2000) de Shimon Attie. Trois grands écrans, un en face, un de chaque côté de la pièce, contraignent le public dans un espace clos. Des images rouges et blanches, du sang et du sucre. Le sucre en poudre fait des dunes en gros plans, ou au contraire de petit critaux, comme de la neige. Le sucre absorbe le sang, le sang dissout le sucre; Toutes sortes de bruits modulent la bande son : chuchotements, clapotis, cloches, musique, bruit de choses que l'on secoue, ou verse. Le diabète. La maladie sublimée, et nous, comme au coeur de l'organisme, à l'intime d'une synthèse que lecorps ne sait plus opérer. Rien n'est dit, tout est là.
En cet automne 2001, nous avons choisi d'être optimiste, de voir le verre à moitié plein et de prendre les quelques faits décrits ici comme un signe d'un souffle nouveau et d'une présence plus importante pour l'art électronique en France.
www.issy.com/lecube
www.art-outsiders.com
www.noos.fr

2001.12.14
7e festival Bandits-Mages / Bandits-Mages.com

Matrix:
lat. matrix
1-old Uterus/womb. Inflamation of th matrix
2-techn. Mould wich, after having convex and concave impressions permits us to reproduce it's image on an object subject to it's purpose (form/shape) ; one of the two parts of a compression mould.
3-math. Arranged together of n X p numbers, generally represented in the form of a data table, with n across and p down the axis. Real complex matrix, of real complex numbers. Product, sum of two matrices (dot matrix). Use of matrices to resolve equation systems


2001.10
FIAC 2001, une très bonne foire / LE MAGAZINE d'ExpoRevue / Christian Gattinoni

Comment réussir une foire d'art contemporain en quelques propositions très réussies…
(...)
XV.Le nouveau prix le mieux doté :
celui de l'aide apportée par Noos à la jeune création numérique récompensant François Léandre, Reynald Drouhin et Marina Zerbarini et une sélection où l'on retrouve Samuel Boutruche (Kholkoz), Grégory Pignot ou Bernard Joisten Une sélection exigeante et des réalisations efficaces, avec une aide substantielle pour faire connaître les réalisations déjà menées et réaliser d'autres pièces.
(…)

2001.03
Des frags, collective et éphémère net art / Pratiques, Reflexions sur l'art

Revue n°10
(...)
p. 40-51.
Défragmentation
Action consistant à défragmenter les fichiers d’un disque ou d’une partition, c’est-à-dire à réunir les secteurs les constituant pour qu’ils soient consécutifs sur le disque.

Défragmenter
Action de réunir consécutivement les différents clusters d’un fichier sur un disque dur, lorsque le SGF n’est pas automatiquement optimisé. Cela augmente la rapidité de lecture des fichiers, les têtes du disque ayant moins d’allers-et-retours à faire.

Matrice
lat. matrix 1. VIEILLI Utérus. Inflamation de la matrice : métrite. 2. TECHN. Moule qui, après avoir reçu une empreinte particulière en creux et en relief, permet de reproduire cette empreinte sur un objet soumis à son action (forme) ; une des deux parties d’un moule à compression. 3. MATH. Ensemble ordonné de n X p nombres, généralement représenté sous la forme du tableau, à n lignes et p colonnes, de ses éléments ; ce tableau. Matrice réelle, complexe, de nombres réels, complexes. Produit, somme de deux matrices (matriciel). Utilisation des matrices pour la résolution des systèmes d’équation. ÉLECTRON. Structure en réseau interconnecté en lignes et colonnes. LING. Structure simplifiée dont on peut faire varier les termes : pattern. 4. ADMIN. Matrice du rôle des contributions directes : registre contenant la liste des contribuables et l’indication de leurs facultés contributives, en vue de permettre la confection des rôles des impôts directs.
(...)

Remerciements à / Thanks to :
Franck Baril, Julie Morel, Incident.net


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